Les baux à long terme et l’usufruit locatif social

    Les baux à long terme et l’usufruit locatif social

    30/09/2019 EXPORT FIS 123 Aucun commentaire

    Qu’est-ce qu’un bail à long terme ?

    D’une durée possible de 18 (12 pour les baux à réhabilitation) à 99 ans, mais souvent conclus sur 55 à 60 ans, les baux ont en commun les points suivants :

    – Transfert du droit réel immobilier au preneur (l’emphytéote) pendant la durée du bail, en contrepartie de l’entretien, de la construction ou de la réhabilitation du bien immobilier selon la nature du bail,

    – Le preneur peut donc hypothéquer, céder ou louer le bien,

    – Le preneur est tenu de toutes les charges, impôts et taxes relatifs aux constructions et au terrain, – Le prix du bail (redevance ou loyer) est libre,

    – Le terrain et les constructions qui y sont implantées sont remis en bon état d’entretien au bailleur à l’issue du bail.

    Les parties aux contrats peuvent être de statut public ou privé, sauf pour ce qui concerne le bail à réhabilitation pour lequel, le preneur est obligatoirement un « constructeur social ». S’agissant du logement social, les baux sont majoritairement consentis par les collectivités locales, et souvent consentis à l’euro symbolique. On notera toutefois, que, en zone tendue, les collectivités s’interrogent quant à la valorisation de leur foncier.  Les biens sous baux à long terme sont généralement gérés par les organismes comme leurs propres immeubles et intégrés aux PSP (la proportion d’immeubles sous bail peut atteindre 50% du patrimoine de certains organismes). Toutefois, à l’approche du dénouement du bail, certains organismes proposent aux bailleurs des réhabilitations qualitatives pour conserver le bien dans leur patrimoine.

    Qu’est-ce que l’usufruit locatif social ?

    L’usufruit locatif social (ULS) est un investissement fondé sur le principe du démembrement de propriété temporaire qui consiste à séparer la pleine propriété d’un bien en deux droits réels distincts, l’usufruit et la nue-propriété. En d’autres termes, le bien est temporairement divisé entre deux propriétaires, l’usufruitier et le nu-propriétaire, chacun étant alors titulaire de droits différents assorti à son titre, la pleine propriété revenant au nu-propriétaire à l’échéance de la période d’usufruit. Cet ULS peut avoir une durée de 15 à 30 ans.  En pratique, le coût de l’usufruit est d’environ 40% de la pleine propriété et celui de la nue-propriété de 60% pour un ULS d’une durée de 18 ans. Le nu-propriétaire est en général un particulier qui investit pour profiter des avantages fiscaux, pour préparer sa retraite (en tant que placement financier ou pour avoir un logement bien situé afin de l’occuper le moment venu) ou pour céder ultérieurement le bien à sa descendance.  L’ULS est surtout destiné aux zones très tendues, et l’opération est majoritairement montée en PLS par l’organisme. Si le nu-propriétaire ne perçoit pas de revenus pendant la période de l’ULS, l’ensemble des charges est dû par l’usufruitier qui encaisse le fruit des loyers, ce dernier ayant également mandat du nu-propriétaire devant le syndic en cas de copropriété.  L’ULS donne lieu à une convention entre le nu-propriétaire et l’usufruitier, laquelle doit notamment préciser l’affectation des locaux, la répartition des charges ainsi que les conditions de remise du bien à l’issue de l’usufruit. On doit préciser que le locataire de l’usufruitier, organisme social, à défaut du droit au maintien dans les lieux, bénéficie de garanties en matière de relogement dès lors qu’il est sous les plafonds de ressources. Aussi, l’architecture réglementaire prévoit une organisation précise des actions à conduire à l’approche du dénouement de l’usufruit.  Si le principal avantage de l’ULS réside dans la possibilité pour un organisme d’offrir des logements particulièrement bien situés, l’inconvénient majeur reste la durée relativement courte qui impose des points de vigilance tels que la mise en place de baux précaires de location, ainsi que la constitution de provisions pour une remise en état complète des logements avant leur restitution, voire pour couvrir les éventuelles périodes de vacance précédant le dénouement de l’usufruit.

    Comparaison baux à long terme et ULS

    Si les deux formules que sont les baux à long terme et l’ULS relèvent du même principe de démembrement de la propriété, elles présentent des différences sensibles. Au titre des similitudes, on relèvera bien sûr que l’organisme Hlm, s’il n’est pas pleinement propriétaire du bien, doit le gérer pendant toute la durée du contrat avec les mêmes droits et devoirs que pour son patrimoine en propre.  On constate également que les montages financiers des opérations démembrées ne font que peu appel aux fonds propres des organismes et limitent le montant des aides financières sous forme de subventions, contrairement aux opérations classiques.  En termes de différences, on notera tout d’abord celui posé par l’opération en termes d’objectifs : si les baux à long terme sont mis en œuvre pour créer du logement social « ordinaire », l’ULS est surtout destiné à produire du logement « intermédiaire » ; il en résulte une localisation des opérations en ULS qui ne peut être adaptée qu’aux seuls marchés tendus, voire très tendus.  Ensuite, la durée des engagements et de la gestion du bien : un bail emphytéotique, quelle que soit sa forme, est d’une durée généralement supérieure à 50 ans, alors que l’ULS est rarement souscrit pour plus de vingt ans.

     

    Bail à long terme Usufruit locatif social
    Principe Mise à disposition d’un terrain bâti ou non bâti à un organisme HLM par un bailleur (ex : commune) pour une longue durée (12 ou 18 à 99 ans) moyennant un loyer ou une redevance, et en contrepartie, pour certains baux, de la construction ou de la réhabilitation d’un immeuble. Achat par un organisme HLM de l’usufruit de logements pour une durée de 15 à 30 ans.
    Durée Longue durée : 12 ans minimum pour le bail à réhabilitation, 18 ans pour les baux emphytéotique et à construction, 99 ans maximum. En pratique, le bail dure entre 55 et 65 ans. Durée de 15 ans minimum à 30 ans maximum. En pratique, l’ULS dure entre 15 et 18 ans (un seul cas de 23 ans).
    Coût L’organisme HLM s’engage à construire ou à réhabiliter un immeuble, sans avoir à supporter le coût du foncier. Règlementairement, il doit verser un loyer ou une redevance à son bailleur. En pratique, la redevance est modique, souvent à l’euro symbolique. Le prix de l’usufruit varie en fonction de sa durée et du prix de la pleine propriété : plus la durée de l’usufruit est importante, plus la valeur de l’acquisition de celle-ci sera élevée. Pour un ULS d’une durée de 15-17 ans, le montant de l’USL correspond environ à 40% de celui de la pleine propriété.
    Financement – Prêts correspondant au type  de financement PLUS, PLAI ou PLS en fonction du choix qui est fait, – Parfois subvention d’une collectivité, – Pas ou peu de fonds propres. – Prêts souvent PLS, parfois PLUS en fonction de la localisation, rarement du PLAI – Par conséquent pas (ou peu) de subvention  – Pas de fonds propres.
    Choix Les organismes HLM peuvent refuser des propositions de communes après avoir étudié l’amortissement de l’opération. Cependant, les organismes sont généralement démarchés par des communes ou autres collectivités. Politiquement parlant, il est donc difficile pour un office de refuser une telle proposition. Les organismes ont un réel choix d’acceptation ou de refus d’un tel montage puisqu’ils sont généralement démarchés par des intermédiaires ou des promoteurs immobiliers. Il s’agit d’avantage d’un choix commercial.
    Dénouement du démembrement A l’expiration du bail, le bien revient généralement au propriétaire du terrain, sauf clause contraire dans le contrat. L’organisme HLM a parfois la possibilité de reconduire le bail ou trouve un accord avec le bailleur pour conserver le bien dans son patrimoine. A l’expiration de l’ULS, le bien revient automatiquement en pleine propriété au nu-propriétaire.

    L’organisme est généralement chargé de reloger les locataires sous plafond de ressources en place dans son patrimoine ou celui d’un autre bailleur implanté sur le même territoire.

    Avantages Financier : Permet de produire du logement social en investissant peu, voire sans fonds propres. Nouvelle localisation : Permet potentiellement à un organisme de s’implanter dans de nouvelles communes. Financier

    Permet de produire du logement social sans fonds propres ni subventions. Localisation exceptionnelle : Les opérations sont généralement implantées dans un secteur tendu, voire très tendu, où les bailleurs sociaux ne sont pas implantés et ne pourraient pas s’implanter pour des raisons financières.

     

    Inconvénients Remise en cause de la pérennité du logement social : l’organisme n’est pas propriétaire du bien. Toutefois, la durée longue du bail pérennise le logement social dans le parc du bailleur social

     

    – Remise en cause de la pérennité du logement social. – Relogement des locataires au terme de l’ULS. – Remise en état du bien en fin d’ULS
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