Le rôle du professionnel en tant qu’intermédiaire

    Le rôle du professionnel en tant qu’intermédiaire

    20/10/2020 Marie Admin 49 Aucun commentaire

    Comment bien définir le mandat entre le vendeur et l’agence ?

    Il s’agit de l’acteur central : la/le propriétaire est au cœur de la relation qu’il s’agit d’établir et sera l’interlocuteur permanent du professionnel au cours de la recherche du futur locataire. Le premier contact avec ce dernier constitue donc une étape essentielle.

    Dans un premier temps, l’agent doit prendre en compte les demandes du propriétaire ainsi que ses attentes. Il s’agit ici, pour l’agent immobilier de prendre le temps nécessaire à la compréhension de la demande, de sa reformulation afin de la rendre la plus explicite possible, notamment pour neutraliser d’éventuels préjugés ou même repérer une demande discriminatoire.

    L’objectif est d’aboutir à un accord sur les missions confiées au professionnel, définies dans le respect du droit et consignées dans un contrat qui engagera chacune des parties pendant toute la durée de la recherche d’un futur locataire jusqu’à l’établissement du bail. Cette étape essentielle requiert bon nombre de qualités relationnelles, non seulement de l’écoute ou du dialogue pour établir une relation de confiance, mais également de la rigueur professionnelle et de la pédagogie pour garantir le respect du droit.

    Dans cette mission, vous devez véritablement vous positionner en tant que professionnel rigoureux et neutre. Il ne faut pas heurter un propriétaire qui souhaite des candidats blancs et fonctionnaires en vous montrant trop agressifs. Parfois, un silence pourra suffire à lui faire prendre conscience de la portée de ses paroles. Dans d’autres cas, une reformulation sera préférable.

    Par exemple, à un propriétaire demandant des garanties exorbitantes vous pourrez répondre que vous comprenez son besoin de garantir des loyers impayés mais que ce qui compte c’est le dossier qui sera présenté et non l’âge ou le l’origine du candidat. N’hésitez pas à faire reformuler le propriétaire qui parfois pourrait rester implicite ou volontairement flou.

    Pour garantir le respect de l’interdiction de discriminer désormais expressément visée par le code de déontologie des professions immobilières, le Défenseur des droits recommande d’insérer systématiquement une clause de non-discrimination dans le contrat de mandat. La formalisation de l’engagement du propriétaire à respecter les clauses du mandat pendant toute sa durée constitue en effet un moment privilégié pour affirmer le caractère non négociable de l’interdiction de discriminer, à la fois comme exigence professionnelle et comme condition du droit au logement défini comme un droit fondamental par la loi sur les rapports locatifs.

    Que faire face à un refus de louer de la part de la copropriété ?

    Il n’est pas rare que des demandes visant à écarter ces type de locations soient formulées, notamment dans les immeubles en copropriété. Les raisons invoquées sont le plus souvent  les nuisances liées à la courte durée des contrats des occupants.

    Un important contentieux tend à se développer autour de cette problématique. En effet, les règlements de copropriété peuvent exclure certains types de location à l’instar des meublés ou des colocations.

    Prenons l’exemple d’une assemblée générale des copropriétaires d’un immeuble qui interdirait la colocation qu’elle jugerait contraire à la destination de l’immeuble. Dans ce cas d’espèce, la HALDE, qui a été saisie en 2007, a retenue l’existence d’une discrimination en raison de la situation familiale, de l’âge et des mœurs.

    La jurisprudence permet également de dégager plusieurs points auxquels les professionnels de l’immobilier doivent être attentifs en présence d’un projet de location via un dispositif d’intermédiation locative. Il leur appartient tout d’abord de vérifier que le règlement de copropriété ne comporte pas de clause interdisant une forme de location particulière telle que la location en meublé notamment. Toutefois, quand ce serait le cas, le professionnel doit veiller à en vérifier le caractère justifié au vu de la destination de l’immeuble.

    Vous devez, en outre, veiller à ne pas faire preuve d’une trop grande complaisance envers les propriétaires. Nous l’avons évoqué, les propriétaires particuliers ont une conscience faible de la faute et d’enfreindre le droit. En effet, imaginons qu’ils souhaitent louer leur appartement dans lequel ils ont vu grandir leurs enfants, le rapport sentimental est alors ici indéniable et tout à fait compréhensible. Mais si sous prétexte de cet attachement, ils vous demandent de le « réserver à des gens biens français », vous devez réagir. En tant que professionnel, vous devez arborer une parfaite attitude de neutralité sinon vous vous exposez à des sanctions. Néanmoins, il n’est pas rare de constater qu’une partie de ces professionnels considère sans doute qu’ils sont passibles de sanctions seulement s’ils ont des comportements actifs et spontanés d’exclusion. Ils considèrent probablement ne pas faillir s’ils observent une consigne du bailleur qui les mandate.

    Interrogés sur la fréquence des demandes discriminatoires émanant des propriétaires, de nombreux agents immobiliers avancent le chiffre d’une demande sur dix. Pour faire face à celles-ci, quelques stratégies se dégagent du discours des agents immobiliers :

    Vous pouvez opter pour une stratégie de refus, affirmer avec fermeté que vous refuserez les propriétaires qui ont ce type d’exigences ;

    Ou pour une stratégie de rappel à la règle soulignant le caractère illégal de ces demandes.

    Cette dernière paraît être la plus diplomate.

    Les différentes enquêtes ne permettent pas de dire si ces stratégies suffisent ou non à tempérer les demandes explicitement discriminatoires des bailleurs. On peut toutefois douter de leur efficacité dans la mesure où la tension sur le marché du logement donne souvent le dernier mot au propriétaire sur la validation du dossier choisi par l’agence.

    Retenez qu’ il est de la responsabilité et de la dignité des professionnels de s’imposer face à leurs mandants et de refuser des requêtes répréhensibles et tendancieuses. Certes, il faut un certain courage commercial pour refuser un mandat de location ou de gestion – généralement accompagné de la mission de louer le logement -, ou pour le résilier si ce genre de suggestions intervient après la signature du mandat. Là encore, les valeurs et le droit ne sont pas fonction des circonstances : on pourrait croire que les cabinets établis, au portefeuille de clients plus garni, sont à cet égard en meilleure posture, et qu’un professionnel qui s’installe et développe son entreprise ne peut s’offrir la vertu. Mais il n’en est rien.

    Enfin, la discrimination peut sembler difficile à établir sur un plan juridique en cas de refus de ce type de location. En effet, la loi du 6 juillet 1989 sur les rapports locatifs n’est pas applicable, il convient alors de se reporter à l’article 225-1 alinéa 2 du Code pénal. Ce dernier interdit les discriminations à l’encontre de personnes morales, telles que des associations ayant une mission d’aide auprès de personnes vulnérables et fortement exposées à des discriminations.

    Vous constatez donc bien à quel point le rôle du professionnel que vous êtes est primordial. Vous devez être proactif et veiller à prévenir de potentiels refus qui seraient fondés sur des critères interdits par la loi dans le cadre d’une location via un dispositif d’intermédiation locative .

    De quelle manière puis-je communiquer sur l’engagement de mon agence ou de mon réseau à ne pas discriminer ?

    La communication est effectivement très importante, pour autant les actions envisagées ne sauraient se limiter à un simple affichage : l’engagement doit venir s’inscrire concrètement dans les pratiques professionnelles.

    Tout d’abord, des brochures d’information doivent être élaborées pour ensuite être diffusées à la fois auprès des propriétaires que des locataires. Le professionnel veillera à les remettre en main propres mais aussi à les tenir à disposition, sur le site internet par exemple.

    Pour une meilleure lisibilité, il sera peut-être préférable de ne pas citer in extenso le texte de loi mais au contraire d’illustrer votre démarche en faveur de la lutte contre les discriminations d’exemples et actions concrètes.

    Des pistes sont envisagées pour réduire les discriminations. Des associations suggèrent d’encadrer le processus de sélection des dossiers « avec la mise en place du dossier anonyme obligatoire pour les professionnels de l’immobilier ».

    Quelles conditions exigées dans une demande de logement social ?

    La mise en œuvre des politiques migratoires entrent de plus en plus en conflit avec les missions d’accueil et d’aide des travailleurs sociaux et, de ce fait, peut remettre en cause le cadre de l’éthique professionnelle de l’action sociale.

    La sphère du logement social souffre du racisme. Pour autant, il convient de mettre en lumière le fait que racisme et discrimination ne sont pas équivalents. Néanmoins, un certain nombre de discriminations en lien avec l’origine fonctionne sur la base de représentations subjectives qui peuvent être racistes. Elles sont ancrées dans l’inconscient collectif et renvoient à des a priori, des stéréotypes sur le mode de vie de celui qui est perçu comme autre.

    La pénurie de logements peut aggraver ou masquer les situations de discrimination. Et, si dans le champ privé, les situations de discrimination sont directes et facilement repérables, dans la sphère professionnelles, celles-ci sont généralement indirectes. De plus, elles font appel à un mécanisme plutôt complexe.

    Les acteurs du logement social peuvent intégrer des nouveaux critères de sélection du fait de ce manque de logements afin de choisir les ménages. Par exemple, en n’étudiant que les dossiers des candidats salariés, alors que les bailleurs doivent uniquement s’assurer que les ressources du ménage permettent de payer le loyer et les charges.

    Tout le monde a le droit de s’inscrire comme demandeur de logement social, et aucune condition ne peut être exigée, excepté le fait d’être en situation régulière sur le territoire français et de ne pas dépasser les plafonds de ressources en fonction du type de logement social. Mais force est de constater que le parc de logements sociaux est bien souvent situé en périphérie de la ville. Immédiatement l’image de ces quartiers se mue en quelque chose de négatif. Par conséquent, la vision des leurs habitants est empreint de ces stéréotypes.

    Les chiffres (fournie par l’association AVDL) parlent d’eux même : 69% des ménages susceptibles d’être discriminés en raison de leur origine, supposée d’après une analyse patronymique, occupent les logements les moins attractifs contre 46% pour les candidats non discriminés en raison de leur patronyme.

    Certains professionnels peuvent également être enclin à jouer sur les délais excessivement longs. Il n’est pas rare que les délais soient d’ailleurs de plusieurs mois. Dans ce cas précis, il est légitime de se demander s’il est question de discrimination ou non. Notons que dépasser les délais anormalement longs n’est pourtant pas systématiquement synonyme de discrimination.

    Il arrive également que des bailleurs refusent l’attribution d’un logement à des personnes sur des motifs qui n’ont en réalité aucun fondement. Il est interdit de refuser un logement vaste à une personne seule, par exemple.

    Mais au-delà de ces éléments, des pratiques plus ou moins occasionnelles ont été repérées par l’association susmentionnée. Par exemple, au moment du retrait de dossier ou de son dépôt, des propos visant à décourager les individus de demander un logement. Des pièces justificatives supplémentaires sont souvent requises alors que totalement injustifiées, tout comme des enquêtes sociales plus fréquentes.

    Un certain nombre d’ éléments peuvent être d’ores et déjà avancés afin d’expliquer ce phénomène. Tout d’abord, il existe indéniablement une complexité ainsi qu’une opacité des dispositifs d’attribution dans le parc social. Nous constatons qu’une pluralité d’acteurs et d’intermédiaires interviennent entre le dépôt de la demande et l’attribution du logement sans règles précises et/ou rationnelles. Ce système souffre également d’une opacité des règles de sélection. Lesquelles diffèrent selon le bailleur. C’est pourquoi, nous ne pouvons que vous inciter à établir et diffuser une procédure stricte et claire des règles d’attribution du logement. Le but est de rendre lisible et abordables les critères d’attribution.

    Une mise à jour est en cours, cela peut entrainer des ralentissements lors de votre consultation de notre plateforme, nous vous prions de nous excuser, un retour à la normale est prévu demain.